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Traiter l’amour différemment et un amour différent – Veiller sur elle

Qu’est-ce que l’amour dans Veiller sur elle ?

Dans Veiller sur elle, l’amour prend une forme singulière. Ce n’est pas une simple amitié ni une relation de couple. C’est une promesse. L’amour plane dans l’atmosphère au-dessus de Mimo et Viola, leur lien si particulier, presque mystique, traduit une nouvelle forme d’amour : il faut veiller sur l’autre. Peu importe la distance, les années, les amantes, le mari et les enfants ; Mimo est le centre de l’univers de Viola, et Viola permet à Mimo de trouver l’équilibre dans sa vie. Lui réussit, alors qu’elle échoue à réaliser son rêve. Lui ne souhaite pas s’engager, elle veut œuvrer pour le changement. Lui peut voyager, elle est enfermée depuis l’accident. Lui l’écoute, elle lit. Leur amour : c’est elle qui vit à travers lui, et lui qui vit pour elle. Découvrez ce qu’en dit l’auteur juste ici.

La littérature contemporaine s’adapte à notre société, une société dans laquelle se trouvent autant de formes d’amour que de relations. Jean-Baptiste Andrea en parle sans poser de mot dessus, comme d’un amour unique et propre à deux êtres, sans engagements, sans épanchement des sentiments, sans règles, simplement à l’image d’une promesse d’enfants, et qui perdure dans le temps. C’est la description d’un amour qui se fond dans le XXe siècle et qui comprend les enjeux du XXIe siècle.

 

Critique

Ce livre de la rentrée littéraire prend la forme d’un véritable coup de cœur pour moi. On a des scènes très poignantes, à commencer par l’incipit qui donne le ton au texte. Mais cela est aussi dû au talent de l’auteur qui arrive à sculpter précisément des paragraphes avec un rythme particulier : on part d’un élément anodin et les phrases prennent en puissance petit à petit, avant de retomber en une phrase finale qui offre un sentiment doux-amer. J’ai eu plusieurs fois le besoin de m’arrêter après certains paragraphes et de les relire pour leur beauté et ce qu’ils révèlent. Ce livre est le lieu d’une réflexion sur le dévoilement des éléments d’une intrigue. On sait ce qu’il arrive au personnage principal dès le début, on veut donc rapidement savoir comment cela a pu arriver. L’écriture est simple, efficace, sans lourdeur et pourtant, très poétique.

En sortant de ce livre, on souhaite plus que tout que l’histoire soit vraie, il faut qu’elle le soit, et c’est en cela que l’on comprend que l’auteur a réussi. C’est également une mise en garde faite par Viola, « les choses ne sont pas forcément ce qu’elles paraissent être ». Selon moi, on peut en tirer une vraie leçon sur la littérature.

Lire ce livre à cette période de l’année, c’est nous proposer de rester encore un peu en vacances, ailleurs, en Italie et auprès de sa culture. Ces voyages à Rome, à Florence et dans les espaces ruraux dans un siècle de bouleversements et de destructions, nous rappellent comme la culture n’est pas éternelle dans le temps. On peut la perdre si on ne la sauvegarde pas, si on arrête de sculpter.