Vous connaissez Ma Tempête ?
La première fois que le titre Ma Tempête d’Éric Pessan a croisé mon regard dans les rayons de la librairie, il m’a immédiatement intrigué. Outre l’aspect graphique de la couverture qui m’a tout de suite plu, les deux mots ont résonné comme un appel à l’aventure, à la découverte de personnages particuliers. Sans connaître l’auteur ni l’intrigue, le titre à lui seul évoque une expérience littéraire tumultueuse et passionnante.
Qu’est-ce que c’est que cette « tempête » ?
« Ma tempête » : une combinaison de deux mots simples qui, ensemble, créent une tension narrative palpable. Le possessif « Ma » insinue une dimension personnelle, une histoire intime et unique. D’emblée, le lecteur est invité à plonger dans une introspection. Cette introspection, nous allons y avoir droit. Éric Pessan nous offre deux personnages principaux : David et sa fille Miranda, qui sont amenés à jouer la pièce La Tempête de Shakespeare. Tout ce huis clos va nous guider, avec brio, au travers des émotions du père et de la fille. La réflexion engendrée par l’auteur sur la place de l’artiste et de l’art au sein de notre société se mêle astucieusement aux dynamiques des personnages.
La « tempête » est particulièrement évocatrice. Ce terme transcende les frontières de la météo pour revêtir des connotations émotionnelles et symboliques. Une tempête est souvent synonyme de perturbation, de bouleversement, mais aussi de renouveau. La tempête qui se joue à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, dresse un parallèle intéressant. Est-ce une tempête météorologique, une tempête émotionnelle, ou peut-être les deux entrelacées ? Éric Pessan laisse toutes ces interrogations coexister et se répondre, en harmonie. C’est un appel à l’action, à la confrontation, à l’exploration. En annonçant la tempête comme étant « mienne » , l’auteur propose une immersion totale dans l’intimité de l’histoire à venir.
Le roman rend pleinement hommage à la pièce La Tempête de Shakespeare, une source d’inspiration, motrice de l’intrigue, explicitement mentionnée dans le texte. Cette référence à la pièce classique suggère des éléments de théâtre, de drame et de magie narrative. À ce niveau, Éric Pessan effectue une prouesse en construisant son récit comme une pièce de théâtre. Le nombre d’actes, identique à la pièce de Shakespeare, et le respect de la règle des trois unités créent une prise de risque que nous pouvons saluer. C’est une chose rare dans un roman, qui m’a instantanément conquis.
Ma Tempête : c’est validé ou non ?
En dépit de la simplicité apparente du titre, Ma Tempête parvient à créer une anticipation et une curiosité captivantes. Il stimule l’imagination. C’est un titre qui, en soi, est une invitation à l’évasion, à l’exploration et à la confrontation avec les tempêtes intérieures que chacun porte en soi. Peut-être que la vraie force de ce titre réside dans sa capacité à évoquer des émotions et des attentes, à susciter la curiosité sans dévoiler entièrement ses mystères.
En fin de compte, Ma Tempête s’est révélée être une expérience bien plus stimulante et immersive que prévu. C’est une lecture rapide et entraînante. Un récit où le scénario est secondaire, une de fond des émotions des protagonistes. Un roman pas comme les autres qui aura su trouver son public, qui aura su me trouver.
Malgré tout cela, peut-être que vous n’avez jamais entendu parler du roman d’Éric Pessan. Cela est bien normal. Au-delà de cet article, si nous nous penchons sur sa réception critique globale, tout ce que nous retrouvons de cette tempête, ce sont quelques gouttes de pluie…
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Et pour en savoir plus sur la réception critique de cet ouvrage, vous pouvez consulter cet article.