Crédits : Syaibatul Hamdi et Gerd Altmann de Pixabay

Méduse : Entre louanges et ombres, une analyse de sa réception médiatique

Publié pour la première fois au Québec le 1er octobre 2020 par la maison d’édition Alto, le roman Méduse, de Martine Desjardins, a récemment fait l’objet d’une réédition française par L’Atalante le 17 août 2023. Qu’en est-il de la couverture médiatique de cette réinterprétation audacieuse du mythe de Méduse ?

Louanges sur les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont été le théâtre d’une véritable ovation pour Méduse. Avec 21 critiques positives sur Facebook et Instagram et un nombre impressionnant de « j’aime », atteignant parfois les 500, l’œuvre de Martine Desjardins a captivé l’attention des internautes. La puissance émotionnelle du roman a été particulièrement saluée, témoignant d’une connexion profonde avec le public en ligne. Les blogs littéraires, au nombre de 17, ont également exprimé leur admiration envers l’originalité, la force narrative et l’engagement de l’histoire (à l’exception d’une seule critique négative qui n’a pas réussi à ternir l’éclat général des éloges). Deux podcasts ont ajouté leur voix, qualifiant l’écriture de l’auteure de fantastique et d’admirable, tandis que les libraires, avec leurs 24 avis favorables, ont souligné le caractère féministe, gothique et captivant de l’œuvre. En outre, cinq sites spécialisés en critique littéraire cumulent plus de 250 évaluations de lecteurs, qui, dans l’ensemble, attribuent au livre une note moyenne de 7,5 sur 10.

Écho plus mitigé dans la presse

Seulement, Méduse semble avoir échappé à l’attention des médias traditionnels, du moins en France. Alors que seuls 11 articles ont été recensés dans la catégorie presse, répartis équitablement entre la France et le Québec, il est frappant de constater le déséquilibre dans la couverture médiatique. Au Québec, deux des plus prestigieux journaux de la province, Le Journal et Le Devoir, ont accordé une place de choix au roman. En revanche, du côté français, aucun journal renommé n’a jugé bon de consacrer un article spécifique à l’œuvre de Martine Desjardins. Pourtant, les critiques élogieuses abondent dans les quelques articles disponibles : tous saluent unanimement la qualité d’écriture de l’auteure ainsi que son style singulier. Mais, avec seulement cinq articles par édition, il est indéniable que le roman n’a pas bénéficié d’une exposition médiatique à la hauteur.

Que faut-il en conclure ?

Le roman de Martine Desjardins semble avoir conquis le cœur des lecteurs, tant sur les réseaux sociaux que dans les cercles critiques. Pourtant, cette adulation virtuelle ne se traduit pas en une reconnaissance médiatique équivalente, et le succès de Méduse tarde à se concrétiser. Peut-être est-ce dû à un déficit de communication de la part de l’auteure, qui ne promeut pas activement le livre et accorde rarement des interviews, en particulier depuis la réédition française. Ou bien peut-être que, finalement, les avis des internautes ne reflètent pas fidèlement l’expérience de lecture, suggérant que le livre n’est pas aussi remarquable qu’il est pourtant encensé…

Finalement, c’est surtout auprès des libraires que Méduse a trouvé un écho favorable. Leur appréciation de l’œuvre est telle que les regards se tournent vers mars 2024, date à laquelle le roman pourrait remporter le prix Libr’a nous des libraires dans la catégorie imaginaire.

Méduse de Martine Desjardins, L’Atalante, 2023.

 

Léa Chauvigné