Crédits photo : Cécile Meynard

Brouiller les frontières : portrait de Cécile Meynard, chercheuse et autrice de fiction

D’aussi loin qu’elle se souvienne, l’imagination de Cécile Meynard, autrice à l’origine des quatre manuscrits édités cette année par les étudiant·es du master 2 Édition d’Angers, a toujours été débordante. Des figures fantastiques qu’elle imaginait peupler sa maison lorsqu’elle était petite à l’écriture de romans, de nouvelles et de poèmes, Cécile Meynard nous a accordé un entretien au cours duquel elle s’est confiée sur sa relation à l’écriture fiction.  

 

Écrire, un besoin de toujours

Dotée d’une grande imagination, dès ses 7 ans, la petite Cécile était déjà une grande écrivaine. Entre récits de sorcières dissimulées au détour d’un couloir et contes d’araignées fomentant des complots sous le lit, l’imagination foisonnante de la future autrice l’a poussée à écrire très vite.

Aujourd’hui, Cécile Meynard a toujours des histoires à raconter. Comme elle le dit, l’écriture est un moyen de soulager des « maux », de se libérer des émotions qui ont besoin de sortir. Si l’écrivaine continue à avoir à cœur la fiction, elle se veut moins fantaisiste. Ses récits se construisent bien souvent en réaction à l’actualité, à un fait divers qui lui occupe l’esprit.

Un voyage en camping-car dans l’ex-Yougoslavie ou un tableau datant du Moyen-Âge peuvent suffire à faire jaillir de l’esprit de Cécile une nouvelle ou un poème. Elle nous confie que la créativité est aussi parfois pour elle semblable à une stalactite ; lentement mais sûrement, par gouttes successives, le monde et ses tumultes s’accumulent en elle, la poussant à écrire.

L’écriture de l’autrice est également nourrie par sa spécialité universitaire, le XIXe siècle. Tout commence lorsqu’à la préadolescence sa mère provoque sa première rencontre avec Stendhal, Madame Bovary, Théophile Gautier… Plus tard, dans le cadre des études littéraires qu’elle entreprend, elle réalise la richesse de ce siècle bouleversant tant sur le plan social qu’artistique et décide d’y consacrer son activité de chercheuse.

 

Écrire dans les respirations du quotidien 

Un métier prenant, qui prend parfois le pas sur l’écriture de fiction, qui est forcée d’exister « dans les fentes » de l’existence : dans le métro, le train, pendant ses longs voyages, en vacances, sur son smartphone parfois, sur son ordinateur lorsqu’elle le peut.

Pour Cécile Meynard, l’écriture est avant tout un espace de liberté, un domaine où elle aime repousser les limites. Elle ne s’interdit aucun sujet ni aucun genre et participe volontiers à des challenges  lancés par les groupes d’écriture Facebook dont elle est membre, ou des concours de nouvelles organisés par des maisons d’édition et des marques, qui sont l’occasion pour elle d’envisager des thématiques nouvelles.

 

Se lancer :  l’aventure de l’autoédition

Ainsi, en ce qui concerne son écriture et la diffusion de ses textes, rien n’est inenvisageable pour l’autrice. C’est pourquoi, en cette année 2025, Cécile Meynard se lance dans l’aventure de l’auto-édition de ses textes pour la première fois, en collaboration avec les étudiant·es du M2 Édition d’Angers. Même si l’écrivaine est déjà à l’origine de nombreuses publications de recherches, il s’agit d’un projet exaltant pour elle, où se rencontrent et se confrontent son travail d’universitaire et l’écriture de fiction. Elle décrit cette nouvelle phase comme aussi grisante qu’accaparante. Elle dit admirer les écrivain·es capables de mener de front l’éditorial et la création.

Retravailler ses textes à ce point est une grande nouveauté pour elle. Proposer à ses étudiant·es un travail éditorial sur ses manuscrits fut l’évidence mais également un grand saut dans le vide. Lorsque nous l’interrogeons sur son éventuelle appréhension du résultat, elle répond à brûle-pourpoint : elle fait entièrement confiance à ses étudiant·es et à l’ensemble de l’équipe pédagogique. Se définissant comme une grande timide, elle est plus préoccupée par la séance de dédicaces des ouvrages prévue le 29 janvier 2026. Que va-t-elle bien pouvoir dire ? Va-t-elle dire des banalités ? Faire des ratures ?

Malgré le trac, Cécile accueille cette nouvelle phase de sa carrière littéraire avec joie et implication.