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Zoom sur la réception de Veiller sur elle

Un Goncourt particulier

La rentrée littéraire de septembre provoque un grand nombre d’articles, car c’est une période qui comprend des enjeux éditoriaux, culturels et commerciaux, et à chaque annonce d’un prix, il y a du mouvement, de nouvelles informations à rédiger et à dévoiler. Le fait que ce soit étalé dans le temps n’est donc pas une surprise, c’est une période qui bénéficie aux libraires, aux éditeurs, aux journalistes, aux lecteurs, et même aux imprimeurs, soit tous les acteurs. Lorsqu’un auteur comme Jean-Baptiste Andrea est sélectionné pour un prix, et surtout pour le prix Goncourt, les articles affluent, et l’on trouve alors soit des panoramas des livres encore en lice, soit des portraits de l’auteur et du livre.

Toutefois, le livre semble différer des autres gagnants du Goncourt selon la presse. En effet, à plusieurs reprises, c’est son nombre important de pages qui est souligné et le fait que ce soit un Goncourt qui est lu par tous. Jean-Baptiste Andrea relève lui-même cette particularité, expliquant que certains de ses lecteurs, lors de rencontres, se sont exclamés : « enfin un Goncourt qu’on peut lire ! ». Il note que sa victoire est révélatrice d’un problème dans les prix littéraires. Le Goncourt est un prix très ancien, rassemblant un jury dont aucun membre ne peut être évincé, récompensant bien souvent des récits de littérature blanche, des hommes ou bien des livres édités par Gallimard.

Parler de Veiller sur elle était aussi l’occasion pour la presse de rappeler le souvenir de l’éditrice disparue, Sophie de Sivry. L’édition est un petit monde, dans lequel tout le monde se connaît, s’associe ou non, change de structure ou en fonde une. Le décès de la directrice éditoriale des éditions de L’Iconoclaste a été un événement bouleversant, d’autant plus qu’elle a marqué nombre d’œuvres par son travail.

La presse, un média qui s’essouffle ?

J’ai cependant été étonnée de ne pas trouver tant d’articles partageant une critique approfondie de l’œuvre, que ce soit dans la presse spécialisée ou non. La presse prend-elle moins de risque à donner son avis lorsqu’un livre est susceptible de recevoir un prix ? Prend-elle peur à l’idée de se méprendre sur le succès d’un roman ? Peut-être les nouvelles formes d’expression sont-elles plus à même et libres de communiquer les appréciations de Veiller sur elle ?