Le contexte actuel de pénurie de papier, et les fêtes de fin d’année qui représentent une part considérable des ventes annuelles de livres, sont un moment opportun pour se poser la question de l’impact environnemental du livre.
Si l’utilisation d’encres végétales et de papier certifié s’est largement répandue, que les envois au pilon ont diminué, et que les forêts sont de plus en plus gérées durablement, le secteur du livre est loin de n’avoir aucun impact sur l’environnement.
Pour ce qui est du bilan carbone, c’est principalement le transport qui génère le plus de gaz à effet de serre. Il concerne à la fois l’acheminement par camions des livres jusqu’aux librairies, l’importation par bateaux d’ouvrages fabriqués en Chine ou dans d’autres pays d’Europe pour des raisons de coûts, ou encore l’approvisionnement en pâte à papier, qui n’est quasiment plus produite en France.
En parallèle, la situation est inédite, car le secteur fait face à un manque de ressources. L’augmentation récente des besoins en bois, destinés à la fabrication de cartons pour les envois du commerce en ligne qui ont fortement augmenté depuis le début de la pandémie, a perturbé l’équilibre économique du secteur. Le contexte sanitaire a aussi engendré un ralentissement de la production, n’arrangeant pas la situation. Tout cela a pour conséquence une hausse des coûts de fabrication et donc des prix, ainsi que des retards de livraison. La fin de la rentrée littéraire et la forte demande de livres à l’approche des fêtes ne font qu’accroître ces problèmes.
Face à ce constat, il peut être intéressant de se demander ce qu’il serait possible de faire dans le secteur du livre.
Il faudrait d’abord mettre en avant une conception et une production locales. Mais aussi privilégier les circuits courts, ce qui nécessiterait l’ouverture de nouvelles imprimeries et surtout de fabriques de pâte à papier en France. Un plus grand usage du papier recyclé serait aussi une bonne chose, mais la filière est mal en point en France. Ensuite, repenser notre consommation, ce qui ne veut pas dire lire moins (car cela nous ne pouvons l’envisager !), mais reconsidérer nos pratiques d’achats, en privilégiant par exemple l’achat de livres éco-conçus (repérables sur la plateforme Livr&co) ou la lecture de livres numériques (dont l’impact environnemental semble plus faible). Autre piste encore, celle des livres d’occasion, qui permet de donner aux ouvrages une deuxième vie et souvent d’avoir une action sociale intéressante, mais qui cependant ne profitent ni aux éditeurs ni aux auteurs. Et finalement, pourquoi pas, inciter à la fréquentation des bibliothèques ?
À chacun de choisir sa formule, et de voir si l’une ou plusieurs de ces pistes peut lui convenir. Et si nous vous invitons à penser à l’impact environnemental du livre, il reste certain que ses effets sur notre bien-être sont à privilégier. Alors n’hésitez pas, lisez encore et toujours !