On a tous déjà vu ces livres qui cartonnent, qui envahissent les rayons des librairies et les plateaux télé, parfois sans réelle justification. Et puis, il y a ces œuvres qui, malgré leur qualité indéniable, passent (presque) inaperçues. La Reine du labyrinthe de Camille Pascal appartient malheureusement à cette seconde catégorie.
Une lecture immersive et intelligente
Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans l’une des affaires les plus sulfureuses du XVIIIe siècle. Mais loin d’une simple reconstitution historique, il nous offre une plongée fascinante dans les rouages du pouvoir, où tout n’est qu’apparence, mensonge et manipulation. Le point fort du roman ? La finesse avec laquelle il développe ses personnages. Jeanne de la Motte-Valois, arnaqueuse de génie ou victime d’un système cruel ? Marie-Antoinette, reine frivole et déconnectée ou bouc émissaire idéal ? On se prend au jeu, on doute, on change d’avis au fil des pages. Et c’est justement cette complexité qui rend l’histoire si prenante.
Un scandale sous-exploité… par l’éditeur lui-même
Avec un tel sujet et une écriture aussi fluide qu’érudite, on pourrait s’attendre à voir ce roman inonder les médias. Et pourtant, silence radio. Alors que d’autres ouvrages de la maison Robert Laffont bénéficient d’une mise en avant massive, celui-ci semble avoir été relégué au second plan et cela à donc impacter sa réception. Comment ? Par un manque de communication évident. Peu d’interviews, une couverture médiatique limitée et une mise en avant en librairie presque inexistante. Dommage, car ce livre avait tout pour séduire un large public, bien au-delà des amateurs de romans historiques.
Une histoire à redécouvrir avec plaisir
Malgré cette visibilité quasi inexistante, La Reine du labyrinthe mérite largement sa place dans nos bibliothèques. C’est un roman captivant, intelligent, qui nous rappelle que l’Histoire n’est qu’un éternel recommencement…
Pour vous donner un avant-goût : « Comment, Monsieur, avez-vous pu croire, vous à qui je n’ai pas adressé la parole depuis huit ans, que je vous choisissais pour conduire cette négociation, et par l’entremise d’une femme pareille ? » Marie-Antoinette au cardinal de Rohan, 1785.