Cette année, la rentrée littéraire aura pu compter parmi ses participants le très attendu Akira Mizubayashi avec Suite Inoubliable. Comme de coutume, l’auteur nous a honoré pour la fin de l’été d’un récit reprenant ses thématiques de prédilection : ses relations avec le Japon et la musique classique occidentale.
Suite Inoubliable est dans la continuité des deux précédentes œuvres d’Akira Mizubayashi et reprend un schéma que nous connaissons bien : il porte à notre attention des parcours croisés et marqués par la guerre de 15 ans qui plongea toute l’Asie Pacifique dans la terreur entre 1930 et 1945. Les pages nous guident ainsi en France vers Pamina Schmitdt, une jeune et talentueuse luthière d’aujourd’hui. Petite-fille d’Hortense Schmidt, elle-même luthière durant la Seconde Guerre mondiale, la jeune femme s’immerge alors dans la difficile réalité de cette période troublée en découvrant une lettre dans le violoncelle sur lequel elle travaille.
Le premier ouvrage de ce cycle, Âme Brisée, avait reçu un accueil triomphal en 2019 lors de sa sortie. De fait, il avait été primé par le prix des Libraires 2020, ouvrant ainsi à Akira Mizubayashi la porte du club très sélectif des auteurs aux suites attendues par la critique. Cependant, si Reine de Cœur (2022) fut également particulièrement présent dans la presse, il est intéressant de constater un phénomène particulier autour de Suite Inoubliable.
En effet, si le dernier livre en date d’Akira Mizubayashi est tout autant mentionné dans la presse que ses prédécesseurs, la richesse habituelle présente dans les articles de la presse traditionnelle est manifestement absente. Un silence particulièrement remarqué face à un auteur pourtant peu avare de mots quand il s’agit de s’exprimer sur ses écrits. Ainsi, les journalistes réservent quelques lignes en fin d’article pour mentionner que Suite Inoubliable est sélectionné pour le prix Giono 2023, ils rédigent des articles de quelques lignes présentant les grandes lignes de l’œuvre… Sans jamais réellement s’attarder à en faire une réelle critique.
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Il faut finalement s’intéresser à une presse plus alternative, notamment par le biais des réseaux sociaux, afin de découvrir une variété de contenus concernant Akira Mizubayashi et Suite Inoubliable : table ronde, podcasts, interviews deviennent alors immanquables !
Difficile dans ces conditions de définir une explication à ce traitement particulier pour un livre pourtant attendu. Rapidement jugé excellent, comme on s’y attendait, il semble que le point faible d’Akira Mizubayashi fût d’écrire le livre excellent que l’on savait déjà qu’il écrirait.