Akira Mizubayashi est revenu sur le devant de la scène durant l’été 2023 avec Suite Inoubliable, un roman émouvant par sa pudeur et son hommage à la paix.
Suite Inoubliable est dans la continuité des deux précédentes œuvres d’Akira Mizubayashi et reprend un schéma que nous connaissons bien : il porte à notre attention des parcours croisés et marqués par la guerre de 15 ans qui plongea toute l’Asie Pacifique dans la terreur entre 1930 et 1945. Les pages nous guident ainsi en France vers Pamina Schmitdt, une jeune et talentueuse luthière d’aujourd’hui. Petite-fille d’Hortense Schmidt, elle-même luthière durant la Seconde Guerre mondiale, la jeune femme s’immerge alors dans la difficile réalité de cette période troublée en découvrant une lettre dans le violoncelle sur lequel elle travaille.
L’auteur d’Âme Brisée (2019) et Reine de Cœur (2022) nous emporte dans son récit grâce à une formule particulièrement efficace que nous connaissons maintenant sur le bout des doigts. Le lecteur devine que le texte sera bouleversant avant même d’avoir commencé à lire les premiers mots. Si on retrouve facilement la cruauté et l’injustice attendu d’un récit de guerre vécu par des civils, la dimension tragique du récit est adoucie grâce au style sobre et pudique d’Akira Mizubayashi.
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Le lecteur retrouve, sans aucune surprise, les thématiques de prédilection de l’auteur : les différents personnages nous plongent tour à tour dans les méandres de l’Empire Impérial japonais, du combat pour la liberté des citoyens souhaitant vivre dans un monde plus juste et la vie encore perturbée de ceux qui, des générations plus tard, apprennent encore à accepter les évènements malheureux qui en ont découlé. Une alternance de point de vue et d’époque qui aurait pu perdre le lecteur sans la pertinence et l’impact que chacun possède sur la globalité du récit.
À travers les vies cahoteuses de ses personnages, Akira Mizubayashi semble avant tout vouloir transmettre un message de paix et de tolérance aux hommes et aux femmes qui vivent aujourd’hui une existence paisible grâce aux sacrifices de leurs prédécesseurs. Sans devenir moralisateur, Akira Mizubayashi a ainsi réussi à perpétuer l’espoir en la vie et la nature humaine à un lectorat qui le lui rendra sans doute très bien dans sa critique.