Et voilà, l’année 2021/2022 est lancée pour le Master 2 Éditions. Passé le temps des nouvelles rencontres et des appréhensions liées à chaque nouvelle rentrée, voici venu celui de nouveaux défis à relever. Pour les 16 étudiants de la promotion, le premier challenge concerne la rentrée littéraire. Cet événement annuel, attendu de tous, éditeurs, libraires et lecteurs, est un immanquable de l’actualité littéraire.
En ce début d’année, nous nous attelons avec enthousiasme à la lecture des nouveautés de la rentrée littéraire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une mince affaire étant donné le nombre d’ouvrages parus ces deux derniers mois ! Les librairies et commerces accueillent 521 nouveautés, dont 379 françaises et 142 traductions de langue étrangère. Spontanément, «rentrée littéraire» nous semble rimer avec nouveauté, pourtant, parmi la totalité de ces ouvrages, certains sont des rééditions. C’est le cas notamment de La Divine Comédie de Dante Alighieri, réédité quatre fois cette année à l’occasion des 700 ans de sa mort. En effet, Flammarion en février 2021, puis les éditions Cerf en août de la même année, ont opté pour un grand format. Actes Sud, en revanche, a préféré l’accessibilité d’une collection de poche. La célèbre collection Babel a donc pu voir son catalogue s’agrandir avec l’arrivée de ce nouvel ancien. Quant à Gallimard, il réserve une place de choix à l’écrivain florentin dans la collection « La Pléiade ». L’ouvrage bénéficiera d’une version bilingue, mais également d’un important appareil critique s’appuyant sur les plus récentes recherches ayant été menées sur le poète. Les rééditions de Dante du Cerf et de Gallimard ont été comptabilisées comme des nouveautés littéraires de 2021.
Par conséquent, cela pose question sur le statut des rééditions de classiques et leur place dans la production littéraire actuelle : doivent-elles être traitées séparément des autres livres, ou faut-il les intégrer aux nouveautés des librairies ? En réalité, les classiques s’infiltrent dans (presque) toutes les rentrées littéraires, dans leur texte originel, à l’image de la réédition de La Recherche du Temps perdu de Proust commencée en 2019, ou bien réinterprétés, comme Quichotte de Rushdie (2019) ou encore Longtemps je me suis couché de bonheur de Picouly (2020). Bref, vous l’aurez compris, les classiques sont partout ! Pour quelles raisons ? Est-ce uniquement pour faire rentrer de l’argent facilement ou bien dans un but culturel, voire engagé ? Pour les plus curieux, soyez patients et ne prévoyez rien le 27 janvier, nous en discuterons lors de la Journée des Éditeurs 2022…
En attendant, bon mois de novembre à tous !