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Fragile/s : entre engouement médiatique et reconnaissance critique.

Une réception médiatique variée, mais une analyse littéraire limitée.

Le premier roman de Nicolas Martin, Fragile/s, s’est, dans l’ensemble, bien intégré dans le paysage littéraire, recevant une réception critique encourageante malgré quelques erreurs. Revendiqué par l’auteur comme le digne héritier de La Servante Écarlate de Margaret Atwood, l’ouvrage a suscité un certain intérêt, en témoigne ses nominations aux prix Cultura et Fnac, bien qu’il n’ait remporté aucune distinction.

La participation de Nicolas Martin aux Utopiales 2024 a permis à l’auteur de pouvoir discuter de son oeuvre et de la place des littératures de l’imaginaire dans le panorama éditorial actuel.

Les retours critiques varient selon les supports médiatiques. En effet les magazines littéraires (Actualitté ou Livres Hebdo) mentionnent principalement les nominations du roman et la présence de son auteur aux Utopiales. En consultant ces différents supports, nous pouvons constater que peu d’articles se consacrent à une critique approfondie de l’œuvre elle-même. Concernant les journaux, tel que Le Monde, ce dernier n’évoque Fragile/s que succinctement, tandis que le journal local Objectif Gard met en avant la maison d’édition plutôt que l’auteur ou son roman.

Concernant la presse grand public, seule Femina s’intéresse et mentionne l’ouvrage, le présentant alors comme un héritier de La Servante Écarlate. Les blogs littéraires et les réseaux sociaux jouent, quant à eux, un rôle plus actif dans la réception de Fragile/s : ils relayent régulièrement des critiques positives, favorisant le rayonnement de l’ouvrage. L’auteur et sa maison d’édition y contribuent également, par leur forte présence sur les plateformes et leur communication régulière, sur les événements littéraires.

Enfin, les nombreuses interventions radiophoniques et télévisées de Nicolas Martin, lui ont permis de valoriser son travail d’écriture et ses réflexions sur la dystopie et les littéraires de l’imaginaire.

Une popularité médiatique au profit d’une légitimation littéraire ?

La réception de Fragile/s se distingue par une mise en avant médiatique, compensant en partie l’insuffisance de critiques littéraires approfondies. Bien que Fragile/s s’inscrit dans une tendance, qu’est la dystopie, la promotion l’ouvrage est, en grande partie, due à l’activisme de l’auteur et de son auteur et non pas à un quelconque engouement critique.

La parentalité revendiquée par l’auteur avec La Servante Écarlate témoigne d’une volonté d’inscrire Fragile/s dans une lignée de renom. Néanmoins, la couverture médiatique se concentre davantage sur les nominations et festival, que sur une analyse littéraire et critique.

En somme si la réception de Fragile/s est, dans l’ensemble, positive, elle repose principalement sur une forte présence médiatique et non sur la qualité littéraire de l’œuvre. Néanmoins, les différents nominations de l’auteur témoignent d’un potentiel, qui se verra peut-être être récompensé pour son futur roman.

 

Fragile/s de Nicolas Martin, Au diable Vauvert, 2024.