L’Enfant des forêts, second roman de Michel Hauteville, est presque ressenti comme une première œuvre. Pour autant, le premier roman de son auteur n’est pas totalement passé inaperçu : pour preuve, L’Enfant des forêts est tout de même nominé à la rentrée littéraire 2023 au Prix Alain Speiss du second roman. Même s’il a fini par s’incliner face au Les Routes de Damien Ribeiro, L’Enfant des forêts a su trouver son public dans le monde littéraire francophone : La chaîne Belge RTBF lui attribue une place de choix dans son émission littéraire Sous Couverture le 9 octobre, dans la Book-box de Lucile Poulain : « une écriture absolument jouissive, qui se place entre Gargantua et Shrek, c’est mordant, choquant et cruel aussi parfois. Une écriture qui réserve plein de surprises mais qui respecte aussi la trame de l’histoire contée au coin du feu. » Le roman a également le droit à un article en amont de sa parution dans le magazine ActuaLitté qui fait l’éloge de ce qu’il nomme un « livre-monde hypnotique » et qui fait paraître en avant-première l’incipit de l’œuvre. Michel Hauteville a aussi eu le droit à une interview dans la revue Décapage pour faire la promotion de son œuvre et parler de son processus de création, à un article dans le journal luxembourgeois Taggeblatt, ou encore à une place dans les Lectures à la carte de Monique Jouvancy et dans les pages du magazine web Addict Culture.
En revanche, il semble important de relever que si L’Enfant des forêts a eu un retentissement, ce dernier a eu lieu sur une période relativement courte : le premier article à l’aborder est celui d’ActuaLitté, le 7 juillet 2023, encore une fois en proposant les vingt-cinq premières pages de l’œuvre. Nous sommes alors près de deux mois avant la parution, du roman. Plusieurs articles sont publiés sur le sujet à partir de sa sortie le 31 août, que ce soit dans la presse physique (Ouest-France, Les Libraires, La Montagne) ou la presse web (La Dépêche du bassin, Addict Culture), ou même sur la chaîne de télévision RTBF. Il est néanmoins à noter que la plupart de ces articles ne sont pas voués spécifiquement à l’œuvre de Michel Hauteville, mais lui consacre plutôt une place au sein d’une liste de romans, le plus souvent du fait de sa nomination au prix Alain Speiss du second roman, responsable d’une grande partie de sa visibilité médiatique.
Cet intérêt pour L’Enfant des forêts se maintient sur toute la durée de septembre, et s’estompe lentement au cours du mois d’octobre, malgré la présence de l’auteurs à plusieurs salons et festivals : Livres dans la boucle en septembre, et en octobre le festival du livre de Mouans-Sartoux. Il est cependant une catégorie d’acteurs que j’ai jusqu’ici omis de mentionner : les libraires et autres lecteurs, qui à l’inverse de la presse se sont montré très vocaux quant à roman, et dont les avis se montre unanimement positifs. En effet, une très vaste majorité des critiques que l’on peut trouver à propos de l’œuvre sont à classer dans la catégorie des commentaires de libraires ou de lecteurs, et autres « coups de cœur ». Ce que montrent les chiffres qui entourent ce roman, c’est que si les médias classiques se sont rapidement désintéressés de l’œuvre – notamment après qu’une autre ait remporté le prix pour lequel elle était nominée -, les nouvelles formes émergentes de critique littéraire (presse web, forums, médias sociaux spécialisés) ont elles porté L’Enfant des forêts au-delà même de la période de la rentrée littéraire.
Même en oubliant cette facette du monde de la critique, il serait difficile de dire que l’engouement pour l’œuvre de Michel Hauteville est complétement éteint aujourd’hui : d’une part de nouvelles critiques de lecteurs apparaissent encore régulièrement sur le net, et d’une autre l’auteur est toujours présent sur des événements littéraires tels que le salon du livre Lire la nature, le 20 janvier dernier, à l’occasion d’une conférence sur le rôle de la nature dans le conte – cette présence médiatique, plus de cinq mois après la parution du roman, elle est d’autant plus impressionnante lors qu’on se rappelle que Michel Hauteville n’a que deux romans à son actif.
L’Enfant des forêts de Michel Hauteville, Le Tripode, 2023