© Mohammadreza Rezaria

Aria, révélation d’une épopée émouvante

Aria de Nazanine Hozar a été publié chez les Editions Stock pour la rentrée littéraire 2020. Focus sur une œuvre fascinante et son succès après un an. Du bercement de l’enfance à l’agitation d’un pays révolté.

L’émergence d’un nouveau talent

À la base de son roman : une volonté de dépeindre l’Iran sous toutes ses nuances. Montrer que l’Iran ce n’est pas juste un côté noir et un côté blanc, mais beaucoup de gris, de nuances, des gens bons qui ont fait de terribles actes par désespoir. Écrire Aria d’après elle, c’était apprendre comment les gouvernements et les médias peignent le monde d’un seul pinceau, alors qu’il y a derrière ce pinceau des millions de tons différents.

Aria, c’est le premier ouvrage de Nazanine Hozar. Une belle découverte, diront certains, un livre ambitieux, diront les autres. Aria met tout le monde d’accord. Le roman couvre un quart de siècle de l’histoire iranienne, plus précisément, de 1953 à 1979, à Téhéran. Audacieuse, Nazanine Hozar y décrit les violences politiques et religieuses du gouvernement vers le peuple, mais aussi entre les diverses castes culturelles, sociales et religieuses.

C’est un récit qui interroge les différentes façons de vivre dans un régime tyrannique, partir ou rester ? Rester et subir ? Ou bien rester et lutter ? C’est aussi un récit qui interroge la tolérance et l’intolérance des religions, des cultures, des appartenances sociales, économiques, et politiques… C’est une fresque sociale, et historique, on y découvre toute la vie d’une ville à l’aube de la révolution. Une écriture douce qui vous remue pourtant le cœur.

Un succès à l’international

Aria est un succès, autant en France qu’à l’étranger. D’une auteure inconnue jusqu’alors, il n’a pas bénéficié des moyens de communication du nouveau Amélie Nothomb, et pourtant, Aria, tout le monde le dit, c’est une œuvre puissante. Le livre a suscité beaucoup d’articles à l’étranger, on pourra citer notamment L’Orient Le Jour au Liban, The Guardian et The Sunday Times en Angleterre, The Irish Times en Irlande, The Globe and Mail et la CBC au Canada, etc. Même l’ONG Amnesty International lui offre une tribune dans son « book club discussion guide » de mars/avril 2020.

Le roman a été sélectionné pour plusieurs prix littéraires, pour n’en citer que quelques-uns : le First Novel Award, et le BC and Yukon Book Prizes à l’étranger, le Prix du Premier Roman, le Prix Médicis, le Prix Fémina et Madame Figaro en France.

Un public conquis sur tous les médias

Le roman rencontre son audience sur tous les médias, la presse écrite, la presse numérique, mais aussi, les nouveaux médias. La COVID-19 a permis de développer de nombreuses autres manières pour les auteurs (mais pas que) de garder contact avec leur public. Ainsi, Nazanine Hozar a participé à plusieurs interviews sur les nouveaux médias afin de répondre aux questions des lecteurs ou de dévoiler de nouvelles informations sur son œuvre intrigante. Effectivement, les nouveaux médias ont rendu beaucoup plus facile ces interactions entre l’auteur et les lecteurs durant les multiples confinements. On peut donc retrouver les diffusions de ces rencontres littéraires sur Youtube, mais aussi sur Facebook très facilement.

Aria c’est un livre qui vaut le détour. Un franc succès pour la littérature. Une auteure à surveiller de près.