Le besoin de communication est issu d’un besoin d’explications, à la suite d’incompréhensions. Sur la biodiversité ou la gestion écologique des espaces verts, il s’agit bien souvent d’explications des changements de pratiques face à des résistances au changement. Mais la communication au service de la biodiversité, c’est aussi un moyen de restaurer des liens distendus entre les humains et la nature. Les villes ont ce rôle de mise en scène de la nature et la communication peut contribuer, à son échelle, à accompagner l’émerveillement lié aux cycles de la faune et la flore ou à la diversité des paysages. Focus sur trois axes à développer.
Entre 2009 et 2012, Plante & Cité a conduit un programme sur l’acceptation de la flore spontanée en ville pour répondre aux questions et enjeux des collectivités à l’heure du passage au « zéro pesticide ». Il s’agissait de comprendre les perceptions du public et de construire des messages et supports adaptés à une communication sur ce sujet. Ces résultats semblent toujours d’actualité aujourd’hui, sur le sujet de la biodiversité.
L’enquête sociologique menée a montré une relation très lointaine des citadins avec la végétation en ville, et des appréciations marquées par le référentiel du souvenir, de l’affectif (avec des plantes évocatrices du champêtre). Les perceptions changent en fonction de la localisation de la flore dans le tissu urbain, pas forcément en fonction du type de personne.
Les outils de communication sont à réfléchir selon trois grands axes, décrits ci-après. Ils sont à intégrer dans un discours plus large et à déployer sur des supports de communication avec des tons variés pour toucher la diversité des publics parmi les habitants.
Sensibiliser
Dans cette catégorie se trouvent toutes les actions qui interpellent les habitants, qui font prendre conscience et connaitre des pans de l’écologie. On y retrouve donc des événements (par exemple la fête de la transhumance ou les assises nationales des insectes pollinisateurs en ville), des créations d’aménagements qui interpellent sur l’espace public (hôtels à insectes, spirale, mosaïque…), et bien entendu tous les supports et outils de communication, sur site (panneaux pédagogiques, explicatifs) et dans la presse (locale et régionale grand public, nationale spécialisée) pour partager les bonnes pratiques.
Enseigner
Des plus grands aux tout petits, cette catégorie rassemble tant les actions de formation que d’éducation à l’environnement, car la biodiversité s’apprend. Pour les professionnels, l’acquisition de nouvelles compétences passe par des colloques et formations dédiées. Pour les enfants, il s’agit d’installer des parcours culturels intégrant l’environnement dans les écoles…ou d’utiliser les techniques de l’école du dehors pour découvrir la nature avec des animateurs dédiés : cycles de vie des animaux, plantations et création de jardins ou encore construction de nichoirs, la panoplie des activités réalisées est large.
Agir
Cette catégorie agrège toutes les actions mobilisatrices, qu’il s’agisse des agents de la communes, des entreprises ou des habitants. On y retrouve des actions autour de la découverte ou de la connaissance de la biodiversité (chantier nature, inventaire participatif avec application dédiée…), des actions structurantes pour le territoire (co-construction d’une feuille de route de la politique forestière), l’implication citoyenne et les temps d’échange avec les agents de la collectivité, et enfin la valorisation des actions de tous par une reconnaissance nationale, portée politiquement et soutenue par une communication de terrain.
Pour aller plus loin : Une exposition pour communiquer sur la gestion écologique
Quelques références :
Des recommandations pour l’élaboration d’outils de communication de Stéphane Thommeret et Marie-Jo Menozzi, Plante & Cité, 2011.
Analyse des communications « pour » et « contre » la flore spontanée de Stéphane Thommeret et Guenaël Lanez, Plante & Cité, 2011.