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Feu de Maria Pourchet, un nouveau roman qui enflamme la critique

Maria Pourchet, auteure Des Impatients, de Champion et de Toutes les femmes sauf une, publie le 18 août 2021 aux éditions Fayard, un nouveau roman intitulé Feu. Particulièrement remarquée pour son humour et l’acuité de sa plume, elle revisite aujourd’hui avec brio un monument de la littérature, aussi intouchable que désuet : le roman d’amour.

Un Madame Bovary contemporain

Feu, c’est l’histoire de Laure, professeure de Lettres à l’université, et de Clément, employé dans la finance. Elle a quarante ans, est mariée et mère de deux enfants. Il en a cinquante, est célibataire et propriétaire d’un chien qu’il prénomme Papa. Elle se cache derrière une vie en apparence paisible et confortable, mais qui n’est en rien épanouissante. Il s’ennuie dans une existence faite de chiffres, d’étages à grimper et de vidéos pornographiques. Au détour d’un restaurant, leurs routes vont se croiser. À ce moment précis, va naître entre eux une première étincelle de désir, qu’ils chercheront à tout prix à consumer. Au fil du temps et des rencontres, cette étincelle ne cessera de grandir, et va s’embraser pour devenir un feu ardent et destructeur.

L’embrasement des médias

S’il est vrai qu’en cette nouvelle rentrée littéraire Maria Pourchet n’était pas une auteure méconnue, sa renommée restait encore à construire. Il semble que ce soit chose faite depuis la sortie de Feu. De fait, cet ouvrage flamboyant est considéré par les lecteurs de Maria Pourchet comme le plus abouti de son œuvre.

Par conséquent, en cette rentrée littéraire, Maria Pourchet s’est très vite vue propulsée sur le devant de la scène. En effet, ses nominations à cinq des plus prestigieux grands prix de l’automne l’ont placée sous les feux des médias. Dès lors, son roman au titre brut mais évocateur a fait l’objet d’une myriade d’élogieuses critiques journalistiques. À l’exception d’un journaliste de Lire Magazine, tous les rédacteurs de ces papiers s’accordent à dire que Feu est une très belle réussite, certains allant jusqu’à écrire qu’il est « sans doute l’un des plus beaux romans d’amour de ces dernières années » (LivresHebdo). Tout comme pour ses romans précédents, c’est la finesse et la précision avec laquelle Maria Pourchet dresse le portrait de notre société qui a particulièrement marqué la critique. Selon les journalistes, Feu remet au goût du jour le roman d’amour, en témoignant de la rage de vivre de deux êtres à la vie tiède, qui ne demandent qu’à être réchauffés par leur passion commune. De plus, la plume de l’auteure, acérée, vive, acide et teintée d’humour noir, a souvent percuté les journalistes, mais les a très rarement rebutés. Du Parisien au Journal du Dimanche et Livres Hebdo en passant par Les Échos, c’est donc tout autant le style de l’auteure, que l’histoire racontée qui sont admirés.

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Une déception au retour des prix

Malheureusement, malgré ses nombreux admirateurs, Feu n’a remporté aucun grand prix de l’automne. De fait, il semblerait que l’écriture de Maria Pourchet, bravache et quasiment sans respiration ait, au contraire de la presse, rebuté une partie des lecteurs. Peut-être cela explique-t-il ces défaites ? Malgré l’absence de rebond médiatique suite à ce manque de victoires, Maria Pourchet aura tout de même marqué les esprits avec Feu, qui s’impose pour certains comme « le roman le plus renversant qu’on ait lu en cette rentrée » (Le Monde). Maria Pourchet aura donc remporté la plus belle des victoires : l’adhésion des médias et d’une grande partie des lecteurs. De fait, nombre d’entre eux attendent désormais le nouveau roman de cette auteure dont la renommée littéraire n’est plus à faire, et espèrent qu’il sera tout aussi corrosif et drôle que Feu. 

Exercice de style brulant sur fond de romance crépitante : Feu de Maria Pourchet, un roman envoutant