«Je me suis déjà demandé : pourquoi ne tient-il pas ma main ?» – Maud Ventura

 

La plume de Maud Ventura ainsi que la maison d’édition L’Iconoclaste, furent pour moi une véritable découverte cette année. Maud Ventura est une primo-autrice, spécialisé dans le monde du podcast et passionnée par le thème de l’amour et du couple. Son premier roman tourne, en effet, autour de la vision du couple dans notre société actuelle mais d’un angle très original.

C’est cet angle unique qui fait que j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Le point de vue d’une femme tellement dépendante de son mari que cela en devient obsessionnel, c’est un tournant très intéressant surtout quand l’on sait que l’autrice est féministe et que son roman a pour but de montrer qu’aujourd’hui encore la vie d’une femme gravite beaucoup autour de l’amour et de la recherche de l’homme de sa vie. J’ai également apprécié l’humour que l’autrice injecte tout au long de l’intrigue. Le personnage principal est très dérangeant mais son côté grotesque la rend ridicule et plutôt drôle. Sans qu’on s’en rende compte, on s’attache à elle, et on a l’impression qu’elle se confie à nous comme à une amie.

Cependant, je dois admettre que ma lecture a été dérangé par les choix de l’éditeur au niveau de la mise en page du texte. En effet, la maison d’édition L’Iconoclaste est connu pour ses marges très grande. Alors que les marges font en général entre 1 et 1.5 cm, les marges de L’Iconoclaste font plus de 2 cm. Les textes très aérés sont souvent très appréciés en littérature blanche, mais cela m’a plus perturbée pendant la lecture, j’ai trouvé la taille du texte très petite par rapport au reste de la page.

La structure des chapitres donne également un rythme au récit que j’ai beaucoup apprécié. En effet, Maud Ventura a choisi de découper son livre comme on pourrait le faire dans un journal intime. Chaque chapitre représente un jour dans la semaine. Ce rythme nous fait nous rendre compte de l’obsession de la femme pour son mari et cet aspect dérangeant du fait qu’il n’est presque jamais présent physiquement dans le livre et pourtant il est mentionné presque dans chaque phrase.

Le point de vu féministe de l’oeuvre est ce qui m’a le plus attiré dans ce roman. En effet, c’est un des objectifs de ce roman et pourtant ce dernier reste très subtil et adouci par l’humour de l’autrice. Parmi mes lectures de fiction et non(fiction ayant pour thème le féminisme, c’est la première fois que je le vois aborder de cet angle-ci. Non pas une femme indépendante, mais une femme dont la vie quotidienne tourne autour de son mari. Personnellement, je trouve que le message passe mieux avec ce point de vu. En effet, le lecteur se rend compte par lui-même que cette façon de vivre et de penser n’est pas scène et rend la protagoniste malheureuse.

L’épilogue de ce roman est, selon moi, le paroxysme du talent de la primo-romancière. On réalise alors l’étendue de l’intrigue, et notre opinion connait un reviremnt innatendu. Celui que nous pouvions plaindre depuis le début n’est en fait pas si innocent et pourrait être même considéré, selon les interprétations, comme un manipulateur qui rend sa femme malheureuse, par plaisir.

Un roman empli d’humour qui cache un message bien plus profond et avec une plume originale qui mérite le détour.