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Audrée Wilhelmy, nouvelle figure de la littérature francophone ?

La nouvelle œuvre d’Audrée Wilhelmy, parue le 22 août, a un goût de singularité dans l’immense océan de la rentrée littéraire. Retour sur la riche couverture médiatique de l’autrice.

Terminant l’année 2024 sur la réception du prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, Peau-de-sang a confirmé la popularité de l’autrice en France. Avec l’expérience de ses cinq précédents romans, l’autrice confirme l’essai en proposant à ses lecteurs une romésie — fusion entre roman et poésie — puissante de liberté et de critique sur l’identité, la violence et le désespoir.

Des voix médiatiques diversifiées

Les histoires d’Audrée Wilhelmy sont publiées tout d’abord au Canada, puis au moins une année après en France. En 2023, la presse canadienne a été très élogieuse sur le renouveau qu’apporte Peau-de-sang, tant sur les choix syntaxiques (l’absence de point et de majuscule dans l’œuvre) que dans les sujets incarnés (une réécriture de Peau d’âne moderne). Ces sujets, épars et multiples, ont permis aux médias français de présenter la romésie sur des axes variées, du rôle des hommes dans la société à l’éveil de la voix féminine, des violences quotidiennes à la douce sérénité de la voix du personnage. Un motif évoquant d’autant plus notre société actuelle et d’innombrables pays.

Ainsi, il n’est pas étonnant que la couverture médiatique ait duré tout au long de l’année. De plus, ces voix journalistiques ont été aidées par les multiples nominations du prix. Médiatisée dès le mois de mai, Peau-de-sang a été reçu dans de nombreuses listes dont la catégorie Fiction pour le grand prix des lectrices d’Elle 2025 (co-gagnante), et finaliste du Prix des cinq continents 2025 octroyé par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Par ces deux prix, nous pouvons percevoir alors la force d’engagement que peut apporter l’œuvre, mais surtout le choix de l’angle pour discuter autour de cet ovni littéraire.

La confirmation élogieuse de la presse

Avant et pendant la période de la rentrée littéraire, il y a eu deux types d’articles critiques : les discussions autour de la place de l’autrice dans la littérature québécoise/francophone, et les éloges sur l’originalité de l’écriture des thèmes abordés. Ces deux types d’articles ont d’ailleurs souvent été en alternance au fil des mois, permettant d’apporter un certain renouvellement aux articles. Les articles semblent rafraîchissants, car ils se sont appuyés sur les interviews espacées — aux sujets éclectiques — d’Audrée Wilhelmy, évoquant ses fables, son amour pour la couture, et ses réflexions sur la littérature ou la société. Une presse élogieuse de pair avec une actualité qui a bien aidé l’autrice : outre les thématiques, c’est la presse spécialisée qui a souligné le changement soudain d’éditeur. De Grasset au Tripode, l’autrice a bénéficié d’une maison d’édition/communication plus encrée à son écriture « différente ».

« […] elle vole dans les plumes de la ponctuation, de la syntaxe, du bien-écrire et de la bien-pensance. Quel aplomb. Peau-de-sang dit qu’elle est une “polyglotte des désirs”. Audrée Wilhelmy l’est aussi, ô combien. » (Le Nouvel Obs)

Débattre. Ouvrir une voie sur le livre par la voix. Voilà ce qui a été tout le programme de l’autrice durant de la rentrée littéraire par une tournée des festivals, salons et librairies françaises de septembre à novembre. Précisée par ses publications sur Instagram (réseaux favoris de l’autrice), Audrée Wilhelmy a suivi une formation approfondie de lecture à voix haute auprès de la grande actrice québécoise Sylvie Drapeau. Tout a enrichi les publications des médias et permis une pluralité du discours semblable à ses interventions du Festival de l’association « Étonnants Voyageurs ».

Finalement, malgré la période de la pandémie qui semblait avoir freiné l’élan de l’autrice, le succès de Peau-de-sang, œuvre novatrice lors de la rentrée littéraire de 2024, a inscrit Audrée Wilhelmy comme une figure majeure de la littérature francophone.