Feu est paru le 18 août 2021 aux éditions Fayard. Sixième roman de Maria Pourchet qui a su séduire la critique littéraire, mais qui ne fait pourtant pas l’unanimité parmi la totalité des lecteurs.
Une lecture en demi-teinte
Si ce roman ne peut laisser son lecteur indifférent au vu de son sujet et de son style, cela n’en fait pas pour autant une excellente lecture. Si le fond est intéressant, puisque Maria Pourchet revisite un thème bien connu en littérature, celui de l’adultère, le style de l’auteure reste pour le moins étonnant, et même parfois dérangeant.
Un double point de vue
Si les personnages sont pourtant bien exploités, bien décrits, le choix de différencier les styles des chapitres entre le personnage féminin et le personnage masculin n’était peut-être pas la meilleure idée. En effet, quand les chapitres du point de vue de Clément sont à la première personne du singulier, les chapitres du point de vue de Laure sont rédigés à la deuxième personne du singulier, un schéma pour le moins assez dérangeant.
Il est en revanche appréciable de pouvoir connaître le point de vue des deux personnages. Maria Pourchet avait expliqué dans une interview pour France Culture son souhait, dans un premier temps, de ne rédiger le roman que du point de vue féminin. Elle a par la suite décidé d’alterner les points de vue féminin et masculin. Ce choix se révèle judicieux et bienvenu, parce qu’il est très intéressant d’avoir le point de vue sur la relation des deux personnages. Cela nous permet de vraiment comprendre le personnage de Clément, de comprendre ce qu’il peut ressentir. En effet, les deux personnages ont vraiment des vies très différentes. Clément est seul, il vit avec son chien, alors que Laure a une famille, des enfants, elle est mariée et en ce sens, leurs points de vue vis-à-vis de cette relation adultère sont complètement différents.
Un personnage secondaire qui se fait remarquer
Le personnage de Véra est le grand phénomène de ce roman, nous pourrions même dire le grand bouleversement. Et oui, en lisant le roman, on en vient presque à se demander si le feu mentionné dans le titre se réfère uniquement au désir brûlant entre Laure et Clément, ou si on ne peut pas également le retrouver chez le personnage de Véra. Rebelle, au caractère fort, l’adolescente ne craint pas de faire entendre sa voix. L’embrasement se trouve bel et bien également dans la révolte de la jeune femme.
Feu est un roman qui plaira particulièrement aux personnes qui aiment les styles d’écriture inhabituels.